Noblet, leader francilien du service aux entreprises de Travaux Publics

Né avec la construction de Disneyland Paris, le Groupe Noblet, spécialisé dans la location d’engins de chantier, pourrait connaître une nouvelle dynamique avec le chantier du réseau de transport du Grand Paris.

noblet

Avec ses marques Noblet, Cotra Styl et Terrem, le groupe est l’un des leaders du service aux entreprises de travaux publics. Tout a commencé en 1985, à la faveur de la construction du parc d’attraction francilien, qui a mobilisé de nombreux engins de chantier. Monsieur et Madame Noblet, les fondateurs du groupe, ont alors su flairer le filon, en proposant aux entreprises de construction de venir renforcer leur parc de matériels pour répondre aux besoins du moment. Une offre plus rentable que l’achat qui a su rapidement trouver son marché. Pendant plus de 10 ans, la société connaît une belle progression et s’installe dans le paysage des travaux publics autour de ses deux métiers de base : la location de camions et la location de pelles.

Le temps de la structuration

Pour accompagner son développement, l’entreprise s’installe à Marne-La-Vallée en 1997. S’en suit une période de fort développement jusqu’en 2010. La société emploie alors 34 salariés pour un chiffre d’affaire de 7 M €. Au départ à la retraite de M. et Mme Noblet, l’entreprise est reprise par Laurent Galle qui lui donne une nouvelle impulsion. Malgré la crise, Noblet se développe passant de 34 à 49 salariés en à peine 3 ans, en construisant sa réputation sur le sérieux et le professionnalisme de ses équipes et la qualité des matériels mis à disposition.

“Avec le lancement des travaux du réseau de transport du Grand Paris, s’ouvre une nouvelle période positive pour le secteur des Travaux Publics.”

Une expansion qui appelle une nouvelle organisation pour mieux répondre aux attentes des clients. En 2012, le groupe Noblet voit le jour, structuré autour de 3 sociétés : Cotra Styl, reprise en décembre 2011 suite au départ à la retraite de M. et Mme Peltier ; une autre société de location de camions et pelles de chantier avec chauffeur, basée à Saint Quentin en Yvelines ; et enfin, Terrem, société de sous-traitance de travaux publics, créée en novembre 2012, dont le siège se trouve à Serris en Seine-et-Marne. Au total, le groupe emploie aujourd’hui près de 90 salariés pour un chiffre d’affaires de 13 M€.

Il propose une soixantaine de camions et 30 engins de chantier à la location. Chaque chauffeur ou conducteur d’engin est responsable d’un camion ou d’un engin et est détaché en régie chez les clients. Avec le lancement des travaux du réseau de transport du Grand Paris, s’ouvre une nouvelle période positive pour le secteur des travaux publics. L’entreprise entend bien tirer profit de cette manne, pour renforcer ses13-millions-deuros positions sur le marché.

Investissement et innovation

Depuis ses origines, le groupe a su également diversifier ses activités pour coller aux demandes du marché. Il assure notamment la sous-traitance de chantiers de dépollution et de terrassement pour le compte de ses principaux clients comme Colas, Vinci ou Eiffage, mais aussi un grand nombre de PME. L’entreprise se distingue par un investissement régulier dans du matériel de qualité, à la pointe de la technologie, afin de respecter les standards les plus stricts.

Le groupe y consacre chaque année 12 % de son chiffre d’affaires. “La recherche de solutions innovantes est le moteur de notre investissement. Nous cherchons systématiquement à allier respect de l’environnement, qualité de la prestation et maîtrise des coûts pour toujours mieux répondre aux besoins de nos clients”, précise Laurent Galle, le Président du groupe.

Derniers en date de ces investissements :

  • des aspiratrices excavatrices, utilisées pour creuser à la place d’une pelle lorsque le chantier présente un risque important de casse de réseau;
  • la première pelle hybride en Europe ;
  • l’acquisition d’une dizaine de camions roulant au biogaz.

Un premier camion est déjà en service. Il permet de réduire de plus de 20 % les émissions de dioxyde de carbone (CO2) par rapport au diesel, de 60 % les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de 90 % les particules fines par rapport aux véhicules diesels. Autre avantage, le faible volume sonore de son moteur autorise à travailler de nuit. “Il y a une réelle demande de la part de nos clients”, nous explique Laurent Galle. Le biogaz est obtenu par méthanisation des déchets agricoles locaux. En Seine-et-Marne, il provient des trois unités de méthanisation installées à Chaumes-en-Brie, Sourdun et Ussy-sur-Marne.

L’OFFRE DE SERVICES
CAMIONS ET ENGINS DE CHANTIER AVEC CHAUFFEUR
ASPIRATRICES EXCAVATRICES
TRANSFERT D’ENGINS
SOUS-TRAITANCE DE CHANTIERS DE DÉPOLLUTION
SOUS-TRAITANCE DE CHANTIERS DE TERRASSEMENT

L’ensemble des sociétés du Groupe Noblet sont certifiées ISO 9001

www.groupenoblet.com

 

Entretien avec Laurent Galle, Président du Groupe Noblet

Après des années difficiles, le secteur des Travaux Publics connaît une embellie ces derniers mois. Le lancement du réseau de transport du Grand Paris marque-t-il le signal d’une reprise durable ?

Les 2 dernières années ont été difficiles dans les travaux publics en Île-de-France, en raison de la conjonction de plusieurs facteurs. Tout d’abord la fin de certains grands travaux tels que le tram sans réel lancement de nouveaux chantiers, puis le problème du financement des collectivités locales et leur réorganisation. A cela s’est ajoutée la forte alternance politique constatée aux élections municipales de mars 2014 dans notre région, qui a créé une phase de remise en question de très nombreux projets.

Un indicateur de l’INSEE très intéressant, que je suis personnellement de très près, montre clairement ces tendances. Aujourd’hui, avec l’arrivée du Grand Paris et de plusieurs grands projets comme Village Nature ou le plateau de Saclay, le marché est reparti.

Votre Groupe attache une grande importance à l’innovation. Est-ce le secret de votre réussite ?

Qui n’avance pas recule ! Nous devons en permanence progresser dans la qualité de service apportée à nos clients. Nos axes de travail principaux sont : la sécurité des personnes, la qualité de la prestation, le respect de l’environnement, la maîtrise des coûts et le respect de la règlementation.

Nous innovons sur chacune de ces dimensions. Les plus visibles sont les investissements en matériels respectueux de l’environnement. Nous avons été les premiers en Europe en 2013 à investir dans une pelle hybride Hitachi. Nous avons cette année investi dans 11 camions grues fonctionnant au biogaz qui permet, par rapport au diesel, une division par 10 des particules émises et une réduction par 3 des oxydes d’azote. Le moyen de supprimer notre empreinte CO2. Nous investissons également dans l’électrique (voitures, chariots élévateurs, ..).

Mais nous cherchons à innover également dans les autres dimensions notamment grâce à l’apport des nouvelles technologies. Un exemple est un boitier d’aide à la conduite que nous avons mis en place il y a maintenant 3 ans, pour nous permettre de suivre dans le temps le style de conduite de nos chauffeurs (freinages brusques, virages rapides, accélérations brutales, …). La mise en place de cette aide, liée à de la formation à l’éco-conduite nous a permis de réduire de 15% nos consommations, de près de 25% nos frais de pneus et de réduire significativement le nombre d’accidents.

Quels sont vos objectifs de croissance et vos ambitions pour les prochaines années ?

Nous sommes un groupe à dimension familiale et avons l’ambition de le rester. Notre développement est ambitieux mais raisonnable. Notre priorité est d’améliorer le service apporté à nos clients. Nous travaillons donc dans 3 directions : l’augmentation de notre parc matériel, la progression de notre couverture géographique de l’Île-de-France et le développement d’une offre de sous-traitance de travaux pour nos clients existants, dans le but de leur apporter une offre complémentaire, sans entrer en concurrence avec eux.

Vous présidez également la branche Île-de-France de l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens (OTRE). Quels sont vos dossiers prioritaires ?

Les sujets ne manquent pas et nous avons décidé de focaliser notre action sur 4 sujets majeurs : la concurrence déloyale, la transition énergétique, l’écotaxe et les problèmes de circulation et de stationnement dans Paris.

La concurrence déloyale est notre plus grosse difficulté. Vous prenez un camion immatriculé en Pologne, vous mettez un chauffeur bulgare et vous le faites affréter par une entreprise belge. Imaginez la distorsion de concurrence ! C’est évidemment interdit mais de nombreux acteurs se glissent dans les failles de la règlementation européenne et profitent de la difficulté à contrôler de tels agissements pour travailler en permanence en France.

Depuis 2 ou 3 ans, c’est presque devenu la règle. De plus en plus de transports intérieurs (ex Paris Lyon ou Nantes Bordeaux) sont faits de cette façon avec des conséquences économiques majeures pour les transporteurs bien sûr, mais également pour la France car ce sont autant de chômeurs en plus et de charges sociales qui ne rentrent pas. Nous travaillons étroitement avec les services de l’État pour essayer de faire évoluer la règlementation et rendre les contrôles plus efficaces et plus dissuasifs.

La transition énergétique est également pour nous un sujet de première importance. La ville de Paris et la Région souhaitent, à juste titre, améliorer la qualité de l’air en Ile-de-France, ce qui passe en partie par une évolution forte de nos moyens de transport. Nous sommes d’accord sur l’objectif mais c’est sur les moyens que nos avis divergent.

Tout d’abord sur le périmètre de l’action. Cibler les camions et les autocars c’est bien mais c’est loin d’être suffisant. L’ensemble des deux ne représente que 10 % des émissions de particules (source GTA Mairie de Paris 2015) contre 13 % pour les 2 roues, 32 pour les utilitaires et 44 pour les voitures particulières.

“Nous devons en permanence progresser dans la qualité de service apportée à nos clients”

Il faut donc agir bien au-delà des camions et supprimer un camion pour le remplacer par 10 camionnettes n’est pas une solution. Nous avons déjà fait beaucoup pour améliorer les performances des camions et des autocars. Les dernières générations de camions polluent très peu.

Un camion sur le périph pollue aujourd’hui plus par la poussière de frein qu’il émet que par son pot d’échappement. Mais nous pouvons faire mieux et l’OTRE Île-de-France travaille avec tous les acteurs en particulier la filière gaz, pour développer l’utilisation de camions peu polluants et peu bruyants.

L’écotaxe est notre 3ème sujet de travail. Nous sommes conscients que le financement des infrastructures routières est un vrai problème. D’autant plus que c’est notre outil de travail.

Nous sommes donc prêts à travailler sur des modes de financement mais ils doivent être raisonnables et économiquement soutenables. Ce qui n’était pas du tout le cas en 2013 dans sa version écomouv dont nous avons obtenu la suppression. A ce titre, nous sommes inquiets des effets d’annonces de Mme Jouano.

Arrêtons les postures et travaillons sereinement. Enfin au chapitre du stationnement et de la circulation en Ile-de-France, nous regrettons le dogmatisme et le manque de concertation de la Mairie de Paris. La fermeture des voies sur berges, qui est à mon sens complètement stupide, est un bon exemple de passage en force sur des sujets qui mériteraient plus de discussions.

Paru dans CAPIDF 59