« Il faut retomber amoureux de notre industrie » Entretien avec Eric Versey, Bpifrance

Entretien avec Eric Versey, Directeur réseau Île-de-France Bpifrance

Le 20 septembre, Saint-Quentin-en-Yvelines accueillera la dernière étape du Big Tour. Quel bilan pouvez-vous dresser des étapes réalisées et quels seront les temps forts de l’étape francilienne ?

Le Big Tour, c’est le festival de l’entreprise France ! Il s’arrête dans 28 villes et a pour vocation de faire vivre une expérience exceptionnelle aux visiteurs, de mettre en avant toutes les énergies en réunissant en un même lieu des intervenants de référence, à travers une programmation très riche. Nous avons la chance d’accueillir la dernière étape le 20 septembre, dans notre belle région, à Saint-Quentin-en-Yvelines. De nombreuses personnalités du monde économique seront présentes, et nous savons d’ores et déjà que nous aurons de l’affluence !

La journée sera rythmée par plusieurs temps forts : le tournage en directe de l’émission « Vive ta ville » animée par notre Directeur de la communication Patrice Begay ; le village de l’emploi avec des offres de stage, de formation, de CDI ; le village de l’innovation pour venir découvrir le savoir-faire francilien en matière d’innovation, d’industrie, d’environnement ; et enfin arrivera le moment de la fête avec le concert « French Touch » !

Quelles sont vos ambitions à travers cette manifestation ?

Mettre en lumière la richesse entrepreneuriale de notre région Île-de-France ! Permettre au grand public de venir à la rencontre des innovations nées dans notre territoire, et susciter des vocations pour notre jeunesse. Nous avons la chance d’être dans une région riche de talents, avec une industrie moderne, au rayonnement national et international. Il faut partager cette fierté avec le plus grand nombre.

La souveraineté s’impose de plus en plus comme un enjeu majeur et stratégique. Quels sont les secteurs d’activités de notre économie les plus propices et les plus prometteurs ?

La crise sanitaire, et aujourd’hui le conflit en Ukraine, nous montrent effectivement qu’une dépendance trop forte vis-à-vis de nos partenaires extérieurs peut avoir de lourdes conséquences. L’économie francilienne est large et diversifiée, et nous pouvons nous appuyer sur elle pour préparer l’avenir.

C’est particulièrement vrai sur le secteur industriel au sens large, la santé avec l’émergence de nombreux projets biotechnologiques, l’énergie avec la présence de grands producteurs en ENR (Énergie Nouvelle Renouvelable), l’alimentation avec un secteur agricole très développé et l’apparition de nouvelles industries alimentaires ou encore la cybersécurité. Des domaines dans lesquels la région Île-de-France a des choses à faire valoir ! Je vois tous les jours des projets très innovants, porteurs de solutions nouvelles et souvent décarbonées. Parce que l’enjeu de la souveraineté est très lié à celui du climat.

Tout en confortant nos points forts (services aux entreprises ou tourisme par exemple), nous devons continuer à investir fortement dans ces secteurs, en poussant à l’innovation, à la création d’entreprises, en accompagnant la transition énergétique et écologique de notre économie, pour ainsi contribuer à faire émerger une économie plus vertueuse, plus résiliente et créatrice d’emplois. C’est tout le projet stratégique de Bpifrance.

« En 2021, Bpifrance Île-de-France a soutenu 11 954 entreprises à hauteur de 7,6 Mds €, permettant de mobiliser 18,4 Mds € de financements publics et privés »

Cette recherche de souveraineté suppose une réindustrialisation de nos territoires. Comment la mener à bien ?

Il faut d’abord changer la vision que nous avons eu de notre industrie. La considérer telle qu’elle est : innovante, performante, soucieuse de son environnement, et propice à de très belles carrières professionnelles. Il faut retomber amoureux de notre industrie.

Et pour accompagner ce mouvement de réindustrialisation, au-delà d’une simplification administrative qui est souhaitable, nous devons mettre à disposition des outils d’accompagnement et de financement adaptés. Beaucoup de projets sont dans les cartons, mais cela demande énormément de capitaux, avec une prise de risque certaine, et un retour sur investissement long. Chez Bpifrance, à travers notre activité fonds de fonds, nous nous efforçons d’organiser et de financer le monde du Venture Industriel. Nous devons avoir plusieurs véhicules d’investissement puissants, capable d’accompagner ces projets. Nous avons également notre propre fonds SPI (Société de Projets Industriels) qui vient d’être réabondé. Et puis, nous venons de sortir un nouveau produit : le PNI (Prêt Nouvelle Industrie), capable d’accompagner des démonstrateurs industriels ou des usines pilotes pour des montants conséquents (jusqu’à 15 M€), sur des durées très longues, sans garantie, et avec un différé d’amortissement.

Le capital-investissement que vous souhaitez promouvoir auprès des particuliers, pourrait-il en être un des leviers ?

« Le fonds Bpifrance Entreprises (1 et 2) » permet aux particuliers de pouvoir investir dans le monde du non-côté : nous mettons à disposition un portefeuille de plus de 1500 entreprises, PME, ETI et start-up de nos territoires. C’est une manière pour les Français de soutenir l’économie réelle, et d’espérer en retour un rendement confortable. Bon nombre de ces entreprises sont industrielles. C’est donc effectivement un levier supplémentaire pour accompagner la « French Fab » de nos territoires !

RENDEZ-VOUS : Big Tour au Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines, le mardi 20 septembre 2022. Ouverture du Village à 17h. Début du concert à 20h.

 

 

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