
14 fédérations patronales européennes s’engagent pour faire de l’Europe une puissance économique décarbonée, compétitive et souveraine grâce à l’atome civil, en s’appuyant sur un « Airbus du nucléaire »
Réunis le 12 février au siège du MEDEF, elles ont annoncé leur volonté commune d’agir au renforcement de l’industrie nucléaire européenne, dans la mesure où elle contribue à la décarbonation de l’Europe et aux objectifs de compétitivité et de résilience aux côtés des solutions renouvelables et bas carbone. « Nous avons la chance en Europe de pouvoir bénéficier d’un atout décisif. Capitalisons dessus, faisons ensemble triompher la science et la raison au service du progrès économique social et environnemental », a souligné Patrick Martin, président du MEDEF.
En cohérence avec le « Clean Industrial Deal » de l’UE, 4 priorités ont été formulées en ce sens aux instances européennes :
• garantir un cadre institutionnel clair, stable afin de lever les barrières et défendre le principe de neutralité technologique, pour inclure le nucléaire dans les technologies vertes ;
• sécuriser l’accès au financement public et privé ;
• accélérer l’industrialisation du secteur nucléaire et faire émerger une chaîne de valeur européenne ;
• soutenir le développement de l’emploi et des compétences dans ce secteur.
Bonne nouvelle, l’hydrogène produit à partir des tranches atomiques a été inséré à ce fameux pacte.
Des investissements massifs
Aujourd’hui, l’Union européenne compte environ 100 GW de capacités nucléaires installées. Pour respecter les objectifs du Pacte vert, il faut atteindre 150 GW d’ici à 2050, soit un effort de 50 %. De très gros investissements, non seulement pour assurer le prolongement des réacteurs actuels, mais surtout pour construire de nouvelles capacités. La Banque européenne d’investissement (BEI) devrait être sollicitée pour y parvenir. L’Alliance patronale entend faire émerger une chaîne de valeur européenne. « Un Airbus du nucléaire est la seule formule qui peut fonctionner compte tenu de la rareté des ressources intellectuelles et humaines », affirme Maciej Witucki, président de Lewiatan, l’organisation patronale polonaise. En France, Emmanuel Macron avait annoncé, le 9 novembre 2021, une relance du secteur et la construction de 6 EPR2 d’ici 2035. Mais ces projets n’en sont encore qu’à la phase de financement, pour un montant estimé à 67,4 Mds € selon EDF (chiffre de 2023).
14 FÉDÉRATIONS SIGNATAIRES
Outre le MEDEF, les principales organisations patronales de Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, Finlande, Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Suède et Tchéquie participent à l’initiative, ainsi que la CBI britannique, bien que le Royaume-Uni ne fasse plus partie de l’Union européenne. L’Espagne, la Grèce, l’Irlande, les Pays-Bas et le Portugal y sont, quant à eux, observateurs.
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