La 4e édition de la Rencontre des Entrepreneurs Francophones, qui s’est tenue du 29 au 30 mai dernier à Marrakech, a permis d’évoquer de nombreux enjeux majeurs pour la compétitivité de nos entreprises, tels que la résilience des chaînes logistiques, le développement des compétences, le renforcement des échanges commerciaux et économiques entre nos pays et la transition numérique.
La coopération renforcée entre patronats francophones est un gage de succès pour relever les défis économiques à venir et saisir les opportunités dans un environnement en constante évolution.

Organisée par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), présidée par Chakib Alj et l’Alliance des Patronats Francophones, présidée par Geoffroy Roux de Bézieux, cette rencontre a rassemblé dans la ville ocre, plus de 1 000 chefs d’entreprises et 35 organisations patronales venus consolider la coopération intra-francophone qui est l’un des « deux objectifs qui guident les actions de l’OIF dans la mise en œuvre de sa stratégie économique », comme l’a souligné Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). L’occasion de discuter des enjeux économiques communs et de tracer les pistes de collaboration futures.
Compétitivité, logistique, financement
L’objectif est clair : tirer parti de la communauté francophone à travers le monde et porter son business à une nouvelle dimension d’impact. Les 54 pays francophones représentent 20 % du commerce mondial des marchandises et près de 16 % du PIB de la planète, quand le Commonwealth, avec ses 56 pays membres, représente plus de 30 % du commerce mondial. Pour y parvenir, les intervenants inspirants, réunis à Marrakech, ont souligné l’importance de l’optimisation des infrastructures logistiques, afin de promouvoir le commerce inter-francophone, et de l’investissement dans les compétences pour exploiter pleinement leur potentiel. Autre sujet central : les transitions numérique et écologique et les opportunités qu’elles offrent. Autant d’axes stratégiques qui supposent une large coopération entre organisations et États, notamment dans le domaine du financement des projets.
Une communauté plus soudée
Au-delà des débats, cette rencontre a aussi été le lieu d’échanges et de contacts fructueux. La REF de Marrakech a débouché sur près de 500 rendez-vous B2B, ainsi que des partenariats, des contrats et des projets d’investissements dans divers secteurs, selon l’Alliance des Patronats Francophones. Composée majoritairement de PME et TPE, l’Alliance estime que les enjeux auxquels les économies font face ces dernières années constituent une raison supplémentaire pour booster la coopération entre les entreprises des pays francophones et ainsi contribuer à renforcer la résilience de ces économies. Pour le président de la CGEM, Chakib Alj, « le challenge est de pouvoir travailler pour faire de cette langue commune un vrai centre de business ». En présence de plusieurs personnalités politiques dont Mohcine Jazouli, ministre marocain délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, et Franck Riester, ministre délégué, chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, le président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, a souligné le rôle important que doivent jouer les États francophones pour une véritable montée en puissance du business. « Les gouvernements dans l’espace francophone doivent investir massivement dans le capital humain et les infrastructures, deux paramètres déterminants pour la compétitivité des entreprises francophones », a-t-il déclaré. La communauté des entrepreneurs francophones est apparue plus soudée que jamais. Depuis la dernière Assemblée générale tenue au Québec en 2023, l’Alliance a accueilli huit nouveaux membres, témoignant ainsi de son dynamisme et de son attractivité.
Une déclaration offensive
À l’issue des débats, les organisateurs ont publié une déclaration qui souligne toute leur détermination à renforcer durablement leur coopération pour trouver les meilleures solutions assurant une croissance économique forte de toute la communauté francophone. Ils appellent notamment à la création d’un visa d’affaires francophone qui est « une nécessité absolue pour favoriser la circulation des biens et des personnes dans l’espace francophone ». Dans un monde où les logiques de blocs régionaux s’accentuent, il leur apparaît essentiel et urgent de trouver des passerelles pour resserrer nos liens et intensifier notre compétitivité à l’international. De quoi inspirer les travaux du Sommet de la Francophonie en octobre prochain à Villers-Cotterêts, qui sera axé sur l’innovation et l’entrepreneuriat.
LES PROCHAINS RENDEZ-VOUS :
→ 3 et 4 octobre 2024 : FrancoTech, forum économique du 19e Sommet de la Francophonie à Station F, à Paris ;
→ 4 et 5 octobre 2024 : 19e Sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts ;
→ 26 et 27 juin 2025 : 5e édition de la REF Francophone à Brazzaville, au Congo.

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