Ils bâtissent l’industrie du futur

Article paru dans #MagCAPIDF, décembre 2020

En tirant partie de la révolution numérique pour fonder un nouveau modèle économique EOZ et JPB Système, implantées en Seine-et-Marne, ont su mener un projet de transformation innovant, promettant un nouvel avenir industriel à notre pays. Une démarche récompensée par le label « Vitrine Industrie du Futur ».

« Les transformations réussies sont en général la résultante d’une combinaison d’initiatives multidisciplinaires mettant les hommes au cœur du projet d’entreprise », insiste Bruno Grandjean, président de l’Alliance Industrie du Futur. C’est justement pour cette démarche centrée autour de « l’Homme entrepreneur » lui permettant d’intégrer les nouvelles technologies, au service du développement de son positionnement en lien avec son écosystème, qu’EOZ a été récemment distinguée. Ce fabricant français de claviers, de composants et solutions personnalisées d’interfaces Homme/Machine, installé à Limoges-Fourches (77), a su adapter sa structure fonctionnelle pour développer une polyvalence au service de ses clients.

EOZ une entreprise organique

« Nous souhaitions nous affranchir d’une vision pyramidale de l’entreprise », explique Loïc Gauthier, président d’EOZ. « Chez nous, chaque collaborateur est responsable de tous les autres sur sa propre compétence ». Un principe qui a donné naissance à la notion de « l’homme entrepreneur » qui s’applique à tous les aspects de l’organisation. EOZ a ainsi su développer les outils nécessaires à l’adaptation de son offre aux demandes de ses clients, grâce à l’agilité et l’excellence de ses équipes. Une organisation « libérante », qui favorise l’appropriation et la maîtrise rapide de technologies nouvelles, l’essor d’une intelligence collective, l’entraide entre collègues, mais aussi l’instauration de liens forts avec son écosystème. Sur le terrain, de nombreuses actions ont été mises en œuvre : intégration de solutions IoT, IHM et écoconception pour la mise au point produit, mis en place de cobots au service des opérateurs, nouveau bâtiment conçu par l’ensemble des collaborateurs, parc machine connecté. Et les résultats sont là. En plaçant l’homme au centre de l’activité, de nouvelles valeurs client et une fidélisation accrue sont apparues. L’entreprise à gagné en flexibilité et en agilité au niveau de sa production. Son chiffre d’affaires et ses résultats ont enregistré une belle progression. Son tissu économique local et régional s’est renforcé. « Ce que nous vivons de confiance à l’intérieur, se voit à l’extérieur, permet de fédérer nos partenaires et de faire vivre cette communauté d’intérêt dans un respect réciproque », ajoute Loïc Gauthier.

JPB Système l’atout de la robotisation

Créée en 1995, JPB système est une PMI de Montereau sur le Jard (77) fournissant des systèmes auto-freinants à tous les plus grands motoristes aéronautiques mondiaux. Depuis 10 ans, elle connait une croissance exponentielle soutenue par une capacité de production, une réactivité et un niveau de qualité reconnus internationalement. L’entreprise a pris le pari de monter plusieurs lignes de production de dernière génération et de développer en interne, différents outils permettant l’interconnexion entre les machines, la gestion de la production à tous les niveaux, son suivi en temps réel et, à travers cela, la valorisation des postes de tous les collaborateurs, de l’opérateur au manager. Une robotisation qui peut être source d’inquiétude. « Il nous a fallu persévérer en formant et en accompagnant le changement pour gagner l’acceptation et la confiance de l’équipe qui a su éliminer les défauts rencontrés les uns après les autres, afin d’améliorer l’efficacité. L’automatisation et la robotisation font désormais partie de notre culture et chacun y voit un intérêt », précise Damien Marc, président de JPB Système. L’entreprise favorise l’innovation et l’initiative au sein des équipes, via des groupes de travail et des ateliers de brainstorming, qui permettent d’identifier les actions visant à améliorer la productivité des lignes de fabrication, mais aussi d’imaginer de nouveaux produits. « Ce label, c’est la reconnaissance d’une dynamique et de valeurs qui nous ont permis de réussir notre transformation numérique », explique Damien Marc. Comme toutes les entreprises dédiées à l’aéronautique, son activité a été sérieusement touchée par la crise avec une perte de près de 50 % sur le chiffre d’affaires prévu pour 2020. « Mais nos fondations sont solides » insiste le dirigeant. « Les perspectives de rebond sont encourageantes et cette crise a été l’occasion pour nous d’accélérer sur nos projets d’automatisation, d’innovation et de diversification lancés dès 2018. Nous poursuivons nos investissements, avec en particulier le lancement prochain d’un tout nouveau bâtiment, qui nous servira de siège, d’atelier de production, de plateforme d’échanges et d’innovation et de vitrine pour continuer ensemble notre chemin vers l’industrie du futur ».

« Les transformations réussies sont en général la résultante d’une combinaison d’initiatives multidisciplinaires mettant les hommes au cœur du projet d’entreprise »

Un label qui donne de la force

Concourir au label « Vitrine Industrie du Futur » n’est cependant pas une mince affaire, comme nous le confirme Loïc Gauthier. « Il n’y a que 89 Vitrines en France et pas des moindres (4 en Seine-et-Marne). Avant de se lancer, des milliers de questions vous viennent à l’esprit : est-ce que notre taille ne sera pas un handicap ? Saurons-nous expliquer clairement notre projet ? Est-il suffisant pour être comparé à d’autres ? Ensuite il faut passer à la moulinette de la reformulation du projet par l’outil de synthèse du diagramme d’influence (excellent outil !). Enfin le grand oral où il faut maitriser son sujet. Mais au bout du compte, concourir nous a donné une grande force pour préparer l’avenir, mettre en œuvre des sauts technologiques comme les cobots, ou les objets connectés. Ce label donne le sentiment d’appartenir à un « Happy Few » qui rassure pendant la crise : les équipes sont très fières ! Cité dans les demandes de fonds et d’investissement, il peut se révéler rassurant pour nos interlocuteurs ».

 

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