Prêts participatifs Relance : un an de plus pour convaincre !

Lancés il y a près d’un an, ces prêts n’ont pas rencontré le succès escompté auprès des entreprises. De nouvelles dispositions sont venues en faciliter l’accès et ils sont désormais disponibles jusqu’à fin 2023.

Les PPR sont destinés aux entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions d’euros et sont voués à accompagner celles dont la structure de bilan a été affaiblie par la crise sanitaire mais dont le développement reste prometteur. Il s’agit de leur faciliter le financement d’une opération de croissance externe, d’une nouvelle installation, d’une transformation digitale ou d’une mutation environnementale. Contrairement aux prêts garantis par l’État (PGE), il ne s’agit pas d’un apport de liquidité pour les aider à affronter la tourmente, mais d’un outil de renforcement du bilan pour « se projeter dans l’avenir dans une période de forte croissance ».

Opération séduction

Devant l’enthousiasme modéré des entreprises potentiellement concernées, le ministère de l’Économie a simplifié l’accès, élargi la cible et amplifié ses efforts de pédagogie. Il a notamment rendu publics plusieurs cas d’usage, telle une ETI spécialisée dans la distribution de matériels de bricolage et de jardinage qui a fait appel au PPR pour lancer sa transition énergétique ou une PME familiale qui veut financer la construction d’un nouveau site de production. De surcroît, il est désormais possible pour les entreprises de bénéficier, dans certains cas, d’un différé d’amortissement de six ans, contre quatre ans initialement. Ceux qui n’y sont pas allés mettent en avant diverses raisons, à commencer par leur crainte d’ajouter de la dette à la dette. « Nous sommes à 48 % de dettes sur les fonds propres, confie un petit patron. Si nous souscrivons un prêt participatif et que nous atteignons 52 %, nous dépassons le seuil de 50 %, et cela dégrade la perception de la banque sur notre capacité à rembourser et peut conditionner un remboursement anticipé ». Pragmatique, Dominique Chesneau, spécialiste en trésorerie, financement et gestion de risques financiers, estime aussi que, « les banques ont peu placé de PPR parce que leur commission n’est pas très importante et que l’opération n’est pas dénuée de risque pour elles ». Ces prêts, rappelle cet intervenant à HEC, sont cédés à 90 % à un fonds qui bénéficie de la garantie de l’État, mais les 10 % sans garantie sont conservés par les banques.

Pour en savoir plus : www.economie.gouv.fr

 

Le remboursement des PGE étalé sur dix ans

Les entreprises les plus en difficultés pourront choisir de reporter ou d’étaler sur dix ans le remboursement de leur prêt garanti par l’État (PGE), contracté à l’occasion de la pandémie. Ces mesures ne sont pas automatiques. Les demandeurs doivent démontrer auprès de la Médiation du crédit qu’ils sont dans l’impossibilité de rembourser tout de suite et qu’ils ont des perspectives de développement. Au total, près de 700 000 entreprises ont contracté un PGE depuis mars 2020, pour un encours total de 143 milliards d’euros. 3 à 4 % de ces entreprises devraient être concernées par ces mesures, selon Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel et de la Fédération bancaire française (FBF).

 

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