« Pour assurer votre croissance, faites de l’international ! » Discours d’ouverture par…

Michel Jonquères, Président de de la Commission internationale du MEDEF Île-de-France : Conférence du 12.07.2016

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discours de JonqueresDiscours d’ouverture

par Michel JONQUERES,
Président de la Commission Internationale
du MEDEF Ile-de-France 

Merci beaucoup, cher Pierre Gattaz, pour ces paroles motivantes.

Il ne nous reste plus qu’à nous lancer dans le monde, pour les non encore exportateurs que certains d’entre vous êtes, ou, pour plusieurs d’entre vous, qu’à continuer le trajet, déjà initié, de conquête des autres pays parmi les 200 non encore servis.

Comme on dit, maintenant que nous savons ce qu’il faut faire, y a qu’à… Y’a qu’à, avec une farouche volonté de développement de nos entreprises.

Louis Schweitzer, l’ancien Président de Renault, actuellement Commissaire Général aux Investissements, que nous avions reçu lors de l’Assemblée Générale du Mouvement des Entreprises du Val d’Oise, me disait : « je ne comprends pas pourquoi les entreprises françaises ont si peu l’envie de se développer ».

Mais, quand l’on a, accroché au corps, comme vous tous, sinon vous ne seriez pas présents, cette envie de croissance, on ne peut pas mettre de limite à son champs d’action : on prend le monde entier comme possibilité. Et pas seulement la possibilité d’une Ile, d’une seule ile, comme dit Michel Houellebecq. Bien que, s’agissant d’île, le Royaume Uni est extrêmement exportateur.

Pierre Gattaz nous a donné le meilleur argument de sensibilisation pour les peu ou non exportateurs, que la très grande majorité des entreprises françaises sont : je rappelle qu’en France, il y a moins de 4 % d’entreprises exportatrices (125 000 sur 3,3 millions d’entreprises : une misère!), alors qu’il y en a le double, 250 000, en Italie et le triple 360 000 en Allemagne.

Sans parler de notre déficit commercial abyssal de 45 G€, en diminution, certes, depuis 3 ans, diminution cependant non dûe à l’augmentation de nos exportations mais à la diminution de la valeur de nos importations du fait de la baisse du coût de l’énergie et des matières premières.

En comparaison, l’Italie a un excèdent important de plusieurs dizaines de milliards d’Euros, et l’Allemagne un super-excédent de + 250G€.

Ça ne nous donne pas l’impression, nous, Français, de jouer dans la cour des grands !

Pierre Gattaz nous a dit :  » Les entreprises qui exportent ont en moyenne une croissance deux fois plus élevée que celles qui restent enfermées dans nos frontières… » Des frontières qui sont d’ailleurs devenues plus que symboliques en Europe. Et j’ajoute : elles ont en moyenne une rentabilité quelques points supérieurs à celle qui n’exportent pas, évidemment du fait de l’augmentation de volume qu’apporte cette croissance, volume supplémentaire qui fait baisser le coût unitaire, par la diminution de la partie frais fixes ou gérés de ce coût, et rend donc les entreprises exportatrices toujours plus compétitives, non seulement à l’extérieur mais même aussi sur le territoire national.

Pour les entreprises qui ont envie de croitre, y’a pas photo… Prenez votre bâton de pèlerin et allez conquérir le monde, quel que soit votre offre de produits ou de service, innovant ou banal… Mais, bien sûr, toujours de qualité et avec de l’innovation commerciale… Cette incontournable innovation qui vous permet de faire paraitre innovant à l’extérieur un produit banal en France.

Prenons le produit le plus banal au monde : l’eau. Il y a des sources d’eau partout, même dans les pays les plus lointains, comme la Chine ou le Japon : eh bien, en Chine, dans tous les supermarchés et autres supérettes, il y a de l’eau d’Evian, et au Japon de l’eau Volvic… L’eau, un produit banal s’il en est … Vendu évidement avec une bonne dose d’innovation commerciale, celle qui a permis de créer la marque.

Laissez-moi vous citer 3 autres produits banals qui font le succès mondial de leurs entreprises, avec chaque fois, évidement, de la qualité et de l’innovation commerciale : Le hamburger … qui a fait McDo ! Cherchez l’innovation hors produit !

Un carré de soie qui coute 3 francs 4 sous, mais, quand il est signé Hermès, il vaut 300€, alors que le même signé tartempion ou mon nom vaudrait 3 francs 4 sous plus ou moins 1 sous, jusqu’à ce que j’ai développé ma marque.

Et enfin, un produit qui fut innovant à sa création il y a un siècle, mais qui n’a pas changé depuis, et est donc devenu banal : Coca Cola, dont l’innovation indispensable hors produit est … de l’innovation d’embouteillage !

Donc, quand vous entendez dire, ce qu’on dit toujours en haut lieu : pour exporter, il faut avoir un produit en rupture d’innovation technologique, répondez par ces 3 exemples… et le vôtre, si c’est le cas!

Bien évidemment, un produit innovant se vend à priori mieux qu’un produit banal, mais encore faut-il qu’il soit proposé au bon moment et accompagné d’autres innovations hors produits (un premium comme se plait à dire Pierre Gattaz) qui vous permettent de donner confiance, de faire saliver le client étranger. Sinon, votre produit, aussi innovant techniquement qu’il soit, restera invendable dans le monde.

Ce n’est pas Apple qui a créé le smartphone, c’est Microsoft, qui n’en vendit jamais. Apple le vendit car il y intégra le design et le moment était mature.

Les allemands, qui ont 360 000 entreprises exportatrices (3 fois plus que nous, avec nos 125 000), n’ont certes pas 235000 entreprises plus innovantes que nous, en France… Ça se saurait ! Et ça nous vexerait.

IMG_1332Alors comment font-ils pour une telle réussite internationale ? Ils le disent, sans complexe : nous réussissons, grâce à trois actions.

  • 1ère action : Le Made in Germany, qui, nous le savons tous, permet de donner à un produit allemand immédiatement un label symbolique de qualité…
  • 2ème action : Nous perfectionnons le banal ! Ce qui signifie que nous nous adaptons aux marchés en faisant de légères modifications à nos produits pour qu’ils apparaissent innovants aux yeux des clients étrangers. On peut appeler ça de l’innovation incrémentale.

Dans certains cas, il n’y a rien à modifier du tout : il suffit de savoir vendre, avec de l’innovation commerciale… l’innovation commerciale dont je vous donnerais deux exemples :

  • 1er exemple : Le made in France : notre pays et nos produits sont appréciés dans le monde entier : ne mettez jamais notre drapeau dans votre poche, sauf pour le sortir et le montrer, évidement sans arrogance…
  • 2ème exemple : L’amour du client ! Par expérience, cet amour-là, que certains nomment empathie, fait des merveilles, surtout dans les pays asiatiques.
  • 3ème action des Allemands après le « Made in Germany » et le « perfectionnement du banal »: « Nous valorisons l’échec utile » ! Ce qui n’est largement pas le cas de notre écosystème français.

Les Allemands disent ça parce qu’ils savent, par expérience, comme nous d’ailleurs, qu’entreprendre sur le territoire national ou à l’étranger, n’est pas une sinécure et que, en acceptant le risque… il existe le risque d’échouer… pour devoir rebondir après.

Je désire compléter les 2 arguments sensibilisateurs du pourquoi l’international que sont « meilleure croissance et meilleure rentabilité ». J’en ajouterais 2 autres, tout aussi importants :

Exporter permet à l’entreprise et ses équipes d’être toujours « plus » innovants dans tous les domaines, car ils voient à l’extérieur des innovations auxquelles ils n’ont pas pensé, avant même que ces innovations viennent les attaquer sur leur territoire national. Et ces innovations, additionnées à leurs propres innovations, leur permettent de développer d’autres innovations supérieures à ce qu’ils proposaient initialement et, en conséquence, d’être plus compétitifs même sur leur territoire d’origine.

En outre, exporter permet à l’entreprise de croitre et donc d’offrir des carrières plus intéressantes à ses collaborateurs compétents et ambitieux, qui, de ce fait, acceptent de rester dans l’entreprise. Ceci permet aussi à l’entreprise, du fait de sa réputation et de son image de dynamisme, d’attirer d’autres compétences, afin de devenir toujours plus compétente, et donc plus compétitive. C’est le cercle vertueux de la croissance et de la réussite.

On dit : pour exporter il faut avoir une taille critique, car, si les entreprises allemandes réussissent mieux à l’international, c’est qu’elles sont plus grosses. Ce n’est pas tout à fait vrai. Elles sont devenues grosses parce qu’elles ont exporté, et plus elles grossissent, plus il leur est aisé de réussir encore mieux dans le monde. Et dans les 125 000 exportateurs français, il y a 30 000 artisans ! La taille importe donc peu !

La France est en mal d’emplois ! Sensibiliser 100 000 entreprises nouvelles à s’internationaliser doit être un enjeu national, car 100 000 entreprises nouvellement exportatrices exportant chacune 1 M € par an, augmenterait les ventes à l’export de 100 G€ et créerait 1 millions d’emplois, car il y a en moyenne création d’1 emploi tous les 100 000€ de chiffre d’affaire nouveau.

Sensibiliser 100 000 nouveaux exportateurs, pour atteindre au moins le niveau italien doit donc être un enjeu national.

Sensibiliser signifie dire à nos entreprises françaises maintenant qu’elles savent le pourquoi de l’exportation : « Entrepreneur n’ayez pas peur ! », vous pouvez exporter :

1) Quel que soit votre produit innovant ou banal, mais toujours avec la qualité, le service, votre volonté farouche de développement, de l’innovation hors produit, commerciale ou autre, et une organisation adaptée.

2) Quelle que soit la taille de votre entreprise.

3) Même si vous ne connaissez pas les langues : il y a des interprètes partout, et même si l’on parle bien anglais, quand on est devant un Chinois qui comprend mal votre anglais et que vous ne comprenez pas le sien, il vaut mieux s’armer d’un interprète pour ne pas faire d’erreurs.

4) Même si vous ne savez pas par où commencer ou vous n’avez pas les financements nécessaires et ne connaissez rien à la règlementation d’exportation ou d’implantation locale : l’Équipe de France de l’Export avec ses 6 Institutions qui travaillent toutes en complémentarité, vous aideront quelles que soient vos questions.

Cette Équipe de France de l’Export que je vais vous présenter maintenant,car n’oubliez pas et n’ayez pas peur :  » La France est un des pays qui accompagnent le mieux ses exportateurs « . Qui sont-ils ces accompagnateurs ?

Tout commence par des entrepreneurs ayant une grande connaissance à l’international, qui acceptent de donner bénévolement un peu de leur temps pour aider d’autres entreprises à se développer hors des frontières. Ce sont les Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF), nommés par le Premier Ministre pendant 3 ans renouvelables. Ils vous parraineront, dès le début de votre décision d’exportation, du fait de leurs connaissances des marchés, des produits, des cultures, de leurs carnets d’adresses, car ils sont 4000 dans le monde, dans 145 pays (2 500 à l’étranger et 1 500 en France, organisés en comité régionaux ou départementaux en Ile-de-France)… et surtout du fait qu’ils vous parleront comme « un entrepreneur parle à un entrepreneur ». Ce ne sont pas des consultants, ce sont des liants, des facilitateurs, qui vous mettront en contact avec les autres Membres de l’Équipe de France de l’Export, ici présente sur ce plateau.

Les CCEF travaillent souvent en binôme avec les Chambres de Commerce Départementales ou/et Régionales, qui, elles, ont les moyens en temps de vous aider, de vous conseiller : elles sont faites en partie pour ça.

Il est donc temps que je leur passe la parole.

Ce soir, elles sont représentées sur ce plateau, par Gilles DABEZIES, Directeur Général Adjoint de la CCIR Paris IDF, qui va tout vous dire sur leur aide à l’internationalisation des entreprises, complémentaires de ce que font les CCEF.

Le fil donné à Gilles DABEZIES sera ensuite passé d’Institution à Institution sur ce plateau, où chacune et chacun présentera sa part de la complémentarité de cette Équipe de France Etatique de l’Export, principalement pour les non ou peu exportateurs ou les exportateurs matures qui désirent être informés des dernières offres de chaque Institution.

La 2ème table ronde sera plus dirigée vers des exportateurs plus matures et en volonté de forte croissance: ce sera le moment de vous présenter certaines Institutions non Étatiques, mais tout aussi complémentaires des Institutions de la 1ère table ronde.

Tout ceci,afin que,bien convaincus, vous,les 200 participants à cette manifestation,à la sortie de cette réunion, n’ayez plus qu’une vision commune : « le monde comme champs d’actions ».
Gilles Dabezies à vous pour 7 minutes !

Puis le fil ira à Business France, puis à la Coface, suivi par la Bpi, les Douanes,la Direccte et enfin à une petite entreprise,les Boutis de Lucie que l’Équipe de France de l’export en Val d’Oise a aidé à immédiatement avoir des commandes aux USA. Elle est le symbole de ce qu’on dit qui ne marche pas : un produit banal (des boutons !) vendu par une très petite entreprise ! Mais, avec, à sa tête, une entrepreneure ayant la niaque du développement mondial !

Concernant d’autres témoignages d’entreprises, ce soir il y aura, lors de la deuxième table ronde, 2 autres entrepreneurs d’entreprises plus matures, dont « les maillots Saint James », maillots rayés qui firent les beaux jours médiatiques du Made in France de notre ancien Ministre du développement productif du début du quinquennat actuel. Nous aurons aussi les bijoux de Jaubalet, une marque qui monte, qui monte, dans notre monde avide de belles choses.

À la fin de la manifestation, un power-point que nous n’avons pas pu présenter en « live, » pour cause de problème technique, sera distribué à chacun d’entre vous!

Gardez-le, montrez-le à vos amis et consultez-le autant que de besoin…afin que vous puissiez assurer votre croissance par l’international et deveniez ou fassiez devenir d’autres entreprises une parmi les 100 000 nouveaux exportateurs dont la France a tant besoin.

Je vous remercie pour votre attention…

Michel Jonquères

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